La jalousie

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Elle me parle de ses amours compliquées, de celui qu’elle a déjà quitté, de celui qu’elle va  sans doute quitter la semaine prochaine ou le mois suivant, de son boulot qui ne l’épanouit pas assez, de sa future année sabbatique, de son nouvel appart, de ses besoins de solitude, de fête, de danse, de chant.

Elle m’agace.

Elle est incroyablement jolie, même les cheveux emmêlés, les yeux plein de sommeil. Est-ce que ça participe à ce que mon amitié pour elle – amitié vraie, profonde, nourrie – soit teintée, en surface, de ce mélange de commisération et de jalousie ?

Je rentre à la maison, mon bonheur de l’avoir revue mélangé à des pensées moches, de toutes façons il va falloir qu’elle mûrisse, on ne peut pas passer sa vie à fuir tout engagement, comme un oiseau sur une branche

Je me sens mauvaise amie.

Qu’est-ce qu’il m’enlève, à moi, son chant d’oiseau libre ?