Un corps sur mesure

Depuis quelques mois, je me suis mise à la couture, et sans que je l’ai anticipé (mais youpi !),  mon rapport à mon corps s’en est trouvé amélioré.

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Couture en conditions extrêmes

J’ai la chance d’avoir toujours pu m’habiller dans des tailles qu’on trouve facilement, même si j’ai énormément varié au cours des dernières années. Je n’ai jamais eu à subir la grossophobie, juste l’injonction au corps parfait (comme s’il existait des corps imparfaits, soit dit en passant). Je me retrouve souvent entre deux tailles, avec des vêtements qui tombent mal ou qui me boudinent, ou les deux (team bon bidon et jambes fines).

La palme du moment désagréable (j’en parle avec légèreté, mais à l’époque j’en ai chialé, il doit d’ailleurs y avoir un billet sur le sujet qui traîne ici) revenant à l’essayage, entre mes deux grossesses, de soutien-gorges dont aucun ne m’allait (team dos large et petits seins, aussi), la vendeuse énervée finissant par déclarer que « ma taille n’existait pas ». J’étais devant elle, mes seins pas du tout inexistants à l’air et sous son nez, avec leur taille et leur forme spécifiques en démonstration sous ses yeux, mais j’avais tort de ne pas me conformer aux bouts de tissus qu’elle vendait – pas l’inverse.

Et ça, voyez, vous, ce n’est pas une chose qui risque de m’arriver en couture.

Je fais pour moi des modèles tout simples, surtout des jupes. Je prends mes mesures à chaque fois parce que j’oublie de les noter.

Je ne me range plus dans une catégorie qui me va plus ou moins, j’ai un chiffre non rattaché à une représentation, à un jugement (positif ou négatif) : 76. 105. 36.  A la fin, si je ne me suis pas loupée (et que j’ai mis du biais doré), le vêtement me va parfaitement, et je suis incapable de dire à quelle taille standard il correspond.

Et ça, entre autres choses survenues cette année (une frange – perdre du poids, hé oui – me tatouer – faire du qi qong presque tous les jours), ça me rend beaucoup moins critique avec mon corps.

Sur le sujet, cet article est dans mes favoris pour toujours. On peut aussi lire « Un corps parfait » de Eve Ensler (oui, qui a écrit Les Monologues du vagin »).